Morte ou Seulement blessée ?

Patte Sauvage chassait. Allongée au sol, dans une position de chasse presque parfaite, elle surveillait le mulot entre les herbes hautes. Elle s'autorisa à un pas, mais le vent changea de direction. D'un seul mouvement, le mulot releva la tête et s'enfuit à toutes jambes. Patte Sauvage bondit à sa suite, mais il était trop tard, le rongeur avait déjà plongé dans son trou. Wild pesta, et releva la tête en tentant de relever une autre odeur de proie. Ce qu'elle sentit lui glaça le sang. Le vent charriait soudain une odeur de mort, de sang et de violence. La peur la prit à la gorge, mais elle ne recula pas. Elle continua à respirer au vent cette odeur inconnue. Au bout d'un temps, elle capta une autre odeur. Cette fois ci, elle faillit vraiment partir en courant. Mais cette odeur là ne lui était pas inconnue. C'était la peur. La peur féline. L'animal inconnu poursuivait un chat. Et même un chat connu de la guerrière... Pleine Lune! Pleine Lune, la lieutenante du Clan du Crépuscule était en danger. N'écoutant que sa folie, Patte Sauvage se lança à la poursuite du monstre.

L'odeur inconnue s'arrêta. La peur de Pleine Lune devint terreur. Patte Sauvage s'aplatit au sol. Debout, appuyant de toutes ses forces contre un pauvre arbre mort, le monstre grognait. Ou était Pleine Lune? Fouillant du regard tous les recoins à la recherche du pelage blanc de la lieutenante, Patte Sauvage entendit soudain un miaulement qui contenait toutes les peurs du monde. Le vieil arbre venait de basculer dans le précipice. Et, dans un éclair blanc, Pleine Lune cachée dans ses branches venait de tomber avec lui. L'animal à l'odeur de sang poussa un grognement de plaisir, renifla aux alentours et s'enfuit calmement dans les fourrés. Patte Sauvage se promit de faire part au chef et aux guerriers du Clan que ce monstre était dangereux. Mais l'animal ayant disparu, ce n'était pas le plus important. Patte Sauvage s'approcha du ravin, la peur au ventre. Qu'allait elle faire si Pleine Lune avait rejoins le Clan des Cieux? Comment ferait elle pour annoncer au meneur la mort de sa lieutenante. Patte Sauvage se pencha au bord du précipice. L'arbre dans le fond du ravin était dans un piteux état. Surmontant sa peine, Wild s'obligea à regarder si le pelage Blanc de Pleine Lune faisait partie des débris.

C'est alors que la guerrière entendit un gémissement de douleur. Elle releva les yeux le long de la paroi et vit enfin ce qu'elle cherchait... Et redoutait. La lieutenante, couchée sur une plate forme à à peine quelques bonds de lapin de l'endroit ou elle se tenait. La cuisse de Lune se teintait de rouge, et un morceau de bois était planté dans son poil. Comment Wild pourrait la rattraper sans sui faire de mal? Le soleil commença à décliner. La nuit serait là dans quelques heures, or Lune n'attendrait pas quelques heures pour se faire soigner. Il n'y avait que deux solutions. Première, elle courrait au camp cherchait de l'aide, mais risquait le fait de voir mourir sa lieutenante. Deuxième solution, la guerrière de penchait, attrapait le cou de Lune et la remontait doucement, sans tomber elle même dans le vide.
La première était moins dangereuse, mais Wild choisit la seconde option. Plantant ses griffes dans le sol, elle s'étendit un maximum et attrape le cou de la lieutenante. Ensuite, lentement, doucement, elle la remonta. Plusieurs fois elle cru qu'elle allait tomber. Mais le Clan des Cieux veillait, et c'est épuisée que la jeune guerrière réussit à tirer Lune de son mauvais pas. Epuisée, elle tomba au sol à côté de cette dernière.

Secret of my heart

Sans ce douter de quoi que ce soit, elle perdit connaissance, persuadée qu'elle allait crever comme ça. Dans son inconscience, elle se retrouva entre la limite du territoire du Clan des Cieux, et entre la limite du Clan qui vit encore. Elle était sur un nuage, c'était comme un rêve, elle ne ressentait plus sa douleur mais elle savait quele Clan de ses ascendants n'allait pas la guérir. Seul les meneurs se font guérir... L'une des étoiles se fit plus forte que les autres. La guerrière écarlate leva la tête au ciel et regarda intensement l'étoile. Un souffle lui souleva son pelage, comme si quelqu'un s'tait frotté à elle. Une odeur vint luichatouiller les narines, c'était Oeil de Lynx. Il apparut à ses côtés, regardant lui aussi le ciel. Ce dernier était de couleur de nuit. Des milliers d'étoiles brillaient. La Toison Argentée était la plus lumineuse. Pleine Lune baissa la tête, coulant un regard vers son ex-mentor. Mort au combat pour sauver sa compagne. Elle savait que le Clan des Cieux l'avait envoyé lui parce qu'ils savaient qu'elle n'aurait jamais le courage d'hurler sur son ancien mentor. Les yeux de la guerrière brillèrent comme des milliers étoiles sur le point de décéder. Une lueur de mélancolie passa dans son regard. Elle prit la parole:

" Pourquoi ? ... "

Oeil de Lynx, toujours assis la queue enroulée autour de ses pattes, répondit calement sans quitter le ciel du regard:

" Nous estimons que tu as assez fait... Ici. Certain on voulut que tu meures, et d'autre non. Mais quelque chose est venu les départager. Quelque chose qui as tout changé et qui t'as permis de rester en vie. Mais, je n'ai pas le droit de te le dire... Tu devras trouver par toi-même... "

Pleine Lune leva de nouveau la tête, et se déplaça pour faire face à l'envoyé. Elle lui lança un regard plein de haine, mais celui du guerrier de jadis était si doux qu'elle chassa sa colère. Elle soupira et dit avec une voix tremblante:

" C'est ce quelque chose qui m'as fait rester en vie ? Peut-être mais regarde dans quel état je suis ! Je suis... Comme un papillon auquel on lui a retiré ses ailes ! Je ne peux plus voler... Je ne pourrais peut-être plus rien faire.
- Mais tu es toujours en vie. Pour le moment, tu es juste entre la vie et la mort, comme tu peux le voir. Mais c'est ce quelque chose qui te retiens et refuse que tu partes. Malheureusement, cette chose ne sait pas qu'elle te retiens, et toi non plus. Toi, tu es le papillon, et lui c'est tes ailes... "

Pleine Lune se tut, elle savait que ce guerrier était sage. Même plus sage que sa mère. Ils auraient très bien pu l'envoyer à sa place, mais ils savaient peut-être que la guerrière ne manquerait pas de culot. Elle ferma les yeux et un souffle emporta Oeil de Lynx. Ce dernier disparu dans la douce brise du soir soulevé en poussière d'étoiles... Elle huma une dernière fois l'air. Les yeux clos, elle resentait la présence de son mentor. Une forte douleur la fit revenir à la réalité. Quelue chose enflammait sa jambe. Une souffrance atroce. Ce feu la brûlait de l'interieur, la consumait. Elle était plié en deux sur elle-même lachant un couinement, elle ouvrit grand ses yeux. Ses pupilles rétrécirent à la vue de la lumière.
Il faisait presque nuit. La guerrière écarlate n'était plus sur le nuage de la vie et la mort, mais elle était sur terre. A moitié endormi. La douleur. L'atroce souffrance. Ce n'était pas pire que de perdre un être cher parce que cette plaie peut se refermer tans dis que l'autre, non. Une féline se tenait à ses côtés. Etait-elle tombé avec elle ? La chatte écarlate regarda autour d'elle, elle n'était plus sur la plate forme. La femelle, de son Clan, n'était d'autre que Patte Sauvage. Elle avait l'air épuisée, comme si elle avait fait un grand effort. Pleine Lune, oubliant sa douleur, se leva tant bien que mal, et s'avança vers Patte Sauvage. Au lieu de s'assoir confortablement ou de s'assoir avec une certaine grace, la lieutenante s'effondra devant la guerrière. Epuisée à son tour. Elle souffrait, un rictus de douleur s'était affiché sur son visage. Elle leva les yeux vers la guerrière de jais et lui dit:

" Merci... Mais il faut rentrer au Clan.... Avant que la nuit tombe.. "

Pourquoi suis-je si épuisée après avoir dit cette phrase ? C'était comme si je m'étais battue avec un ennemi. C'était comme si j'avais couru des kilomètres sans m'être arrêter. Le moindre mouvement m'épuise. Qu'est-ce qu'il se passe ? Qu'est-ce qui m'arrive ? Ses yeux de pommes se plongèrent dans ceux de la femelle noire. Le regard de la féline écarlate montrait toute sa douleur. Elle se leva de nouveau, très lentement, en grognant au lieu de gémir et jeta un regard à sa blessure. Un bout de baton lui avait transpercé la patte arrière. Après ça, elle pourait toujours la réutiliser, mais ce sera plus difficile. Elle se doutait qu'elle ne pourrait plus courir, et même plus exercer ses fonctions de lieutenante. Paniquée, elle détourna ses yeux vers ceux de Patte Sauvage, sont regard lui demandant: " Dis-moi que ce n'est pas vrai ? Aide-moi je t'en supplie ! ". Elle s'effondra de nouveau sous les pattes de la femelle de jais.